Pendant que certains s'éclataient à Madrid pour fêter leur fierté d'être homosexuel, et bien, moi aussi, j'ai apporté ma pierre à l'édifice.

En visite à New York avec M., nous décidâmes d'aller nous rafraîchir dans l'eau salée. Après une heure de transports en commun (un seul tarif pour toute l'agglomération et les ferry gratuits, si t'as l'habitude de payer les transports c'est pas mal, non?) Nous arrivâmes à la plage accompagnés de nos hôtesses New Yorkaises, de pizzas et de bières. Nous nous baignâmes, mangeâmes et fumâmes tout notre saoul. J'avais bien remarqué que les personnes alentour me regardaient, et je me l'expliquais par l'attraction de la beauté et la jeunesse de mon corps et de sa ceinture ornée de bourrelets. Vers 19h, nous n'avions plus de bière et je décidai bravement de retourner dans la rue commerçante située à 1 km de là où nous avions établi le campement. Je ne me vêtis que d'un polo et d'un billet de 10 pour payer les bières, gardant sur moi mon maillot de bain (un short vintage addidas, offert par L. quelques mois plus tôt) Je ne mis même pas de chaussures. Au fur et à mesure de mon avancée sur la promenade du bord de mer, je constatais que les regards étaient insistant cette fois je me l'expliquai en me disant que j'étais défoncé et donc un peu parano. Que nenni, en arrivant à l'endroit où il y avait plus de monde, j'entendis des rires et même des interpellations en dialecte new yorkais que je ne pus pas comprendre. Rien de bien violent ou insultant, mais quand même déroutant ! Et je compris enfin que ma tenue était indécente !

En en reparlant avec une amie qui vit à New York depuis 2 ans, je compris qu'un short (vs le bermuda) était un accessoire gay ou européen, ou les deux. Bingo ! Mon short m'a balancé alors que je n'avais pas du tout conscience qu'il était un stigmate !

Que les voyages sont instructifs !

Trois jours plus tard…

De retour à Montréal j'allai me baigner à la piscine du Hilton (les piscines municipales sont tellement bondées!) Préparé aux réactions que pourraient déchaîner mon short, je le mets quand même (« Nique sa mxxxe ! » que je me dis). La piscine étant non fumeur, je dois contourner la piscine, le bar et traverser le hall avant d'atteindre le fumoir. J'attache donc mon pagne autour de ma taille et je me dirige vers le lieu de ma libération nicotinique. Bis. Les gens me regardèrent, certains me sourirent, d'autres détournèrent violemment la tête et je m'aperçus que ça aussi, c'était exubérant.

Deux gay prides en 3 jours. Quelle leçon anthropologique ! Par contre, pas un photographe, pas un journaliste, pas de drogue, pas de musique trop forte, pas d'after crado, pas de plan Q extravagant ! Merci !

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