Hier soir vers 19h47 à peu près, j’ai entendu un fracas dans les escaliers. De toute façon c’était l’heure de sortir « Petit Cochon d’Inde » (oui c’est comme ça que j’ai baptisé mon Cochon d’Inde).

Je sors sur le pallier.

Pas de lumière.

Je me retrouve dans la nuit noire entendant raisonner « Madame c’est les pompiers ! Ouvrez » surenchérit de coups sur la porte du voisin mystérieux ! Mais je me doute à cet instant de son identité. J’arrive en bas fébrilement avec Petit Cochon d’Inde qui ouvre ses yeux ébahit sur le spectacle funambulesque qui se dessine devant nous ! A coup d’hommes multiples et identiques dans leur tenues de guerrier du feu, l’entrechoquement des lumières bleues sur le rouge de leur bolide nous projètent dans une dimension zolaïenne !

Je retrouve alors Bobby du rez-de-chaussée, énergumène à la mine patibulaire souvent accompagné d’une volute de fumée verte à l’odeur illégale. Puis il y a Marie-Félicie du 5ème soutenant de son bras Plectrude du deuxième les yeux humides et la jambe tremblante. C’est elle qui a prévenu les guerriers du feu. Elle m’explique qu’elle n’a pas vu Rosine (du premier) depuis trois jours, qu’elle est inquiète et qu’elle a sonné l’alarme. Je reste là immobile essayant de rassure Plectrude et de recueillir des informations à la manière d’une enquête policière tout en détaillant cette poignée d’hommes à la force de l’âge. C’est étrange me dis-je, je les voit au ralentis. Je sens comme une poussée dans mon corps.

Stop. Je reviens à la réalité.

L’un deux sort une petite échelle afin, d’atteindre le balcon de Rosine. Il fracture une des portes-fenêtres, entre. Quelques minutes plus tard il revient. Il n’y a personne. Rosine a disparue.

Morale : S’il ne se passe rien dans ta vie, raconte celle de tes voisins !