en cette nuit courte du 21 juin, fatiguée, les mains ensanglantées, des traces de dents sur le front, la graisse accumulée l’hiver dégoulinant par chaque pore de sa peau, L. essaie de trouver le courage de fêter l’été. Pourtant attirée par la musique, l’odeur des saucisses grillées, L. n’y parvient pas. Ses pieds glissent sur le sol déjà jonché de sueur, la fatigue, la chaleur l’écrase dans son canapé mouillé. Puis c'est à 3 heures du matin, l’air devenu respirable, la sueur épongée, les cicatrices pansées, que L. décida de sortir. L. dévale l’escalier le téléphone à la main quand elle fut paralysée par une odeur effroyable, et c'est le souffle coupé proche de l’asphyxie qu’elle fit une terrifiante découverte, une innommable merde humaine dégoulinante encore chaude peut-être même bouillante vu l’odeur qu’il s’en dégage ! L’unique porte de sorti était alors devenu infranchissable et c'est vomissante qu’elle s’en retourna à son canapé. Depuis L. attend impatiemment la venue de ces hommes vêtus d’habit de poussière qui viennent (pas assez souvent) faire l’entretien des cages d’escaliers. Et malgré la baisse du pouvoir d’achat L. ne regrette plus de payer aussi cher ces hommes d’entretien !