Fin juin début juillet, nous avons reçu la visite d'une expatriée : N. Elle était belle et sereine, heureuse d'avoir retrouvée ses amis pour quelques jours. Enfin, elle pouvait admirer des gens à la pointe de la mode et se sentir dans son élément, laissant derrière elle les imprimés des îles et autres paréos exotiques.
Nous nous étions tous retrouvés au rendez-vous des siestes électroniques pour onduler au son de la musique, à l'ombre d'un arbre et palabrer à loisir, mater et caqueter. N avait très faim et elle ne loupait rien du défilé d'hommes sexys et à moitié dénudé qui se pavanaient nonchalamment. Ah, l'été et son lot de corps patinés de soleil ! N sentait l'énergie sexuelle monter en elle, la chasse était ouverte. A plusieurs reprises, un homme vêtu d'une chemise bleue passait et repassait près de là où se trouvait notre tendre N. Elle ne le quittait pas des yeux, faisant son regard de velours et sa moue boudeuse. Bref, elle lançait tous les signaux d'une jeune fille prête à tout. L'homme passait et repassait mais jamais ne la remarquait. S'en était trop pour N, qui supportait mal cette résistance passive que le jeune homme lui infligeait surtout que sa chaleur intérieure la faisait littéralement bouillonnée sur place. Il fallait agir. Rassemblant tout son courage, elle se leva et quitta son groupe d'amis, qui la regarda médusé, pour foncer tout droit sur sa proie. Après tout on a qu'une vie et l'occasion fait le larron. Pleine d'assurance, elle alla alors aborder l'homme en question qui se laissa prendre au piège de son charme fatal. Il faut dire qu'elle ne lui laissa pas le choix. C'était maintenant ou il n'aurait jamais l'occasion de pouvoir gouter aux délices de sa chair exquise au goût de papaye et d'ananas. Il était piégé et N s'en alla avec lui pour une soirée prometteuse.
Le lendemain au même endroit, nous retrouvâmes N en bonne compagnie mais la déception pouvait se lire dans son regard pour qui la connait bien. Il a fallu attendre encore un peu avant qu'elle nous fasse un terrible aveux. Chemise bleue était frappé d'un mal de plus en plus fréquent à cause des nombreux polluants que nous ingérons tous les jours sans le savoir, il avait un micropénis. Rien ne pu y faire, ils ne purent s'emboiter…
Frustration et déception seraient donc le lot de notre pauvre N pour le reste du week-end. Elle avait pourtant surmonté craintes et angoisses pour draguer de façon agressive l'homme qui lui plaisait pour des queues de prunes (et c'est pas peu dire). Malgré tout nous sommes restés fier du comportement de notre tendre N, qui a su rester digne et sans qui jamais nous ne nous serions poser la question de savoir ce que nous aurions fait à sa place. N est ressortie plus forte de cette expérience et est repartie tête haute vers de nouvelles aventures à Marseille, Paris et la Réunion où la chance, nous en sommes certains, lui sourira davantage. Sans regret, elle s'en est allée, de toute manière, il avait les pieds pourris.
Conclusion de cette histoire : le jeu en vaut toujours la chandelle même si celle-ci est plus petite qu'on ne l'aurait bien voulu.