Une petite chanson dansante avec un message très « gay and proud » que je préfère à « born this way » de lady g. Ecoutez, lisez et dites ce que vous en pensez.
FraiseVinyl + Fragile Architecture
Samedi soir dernier au Théâtre Garonne, FraiseVinyl et Fragile Architecture se donnaient en spectacle pour le bonheur de nos yeux et de nos oreilles. Pour ceux qui l'auraient loupée, voici un petit condensé d'une performance onirique à plusieurs mains.
Arrivée des musiciens. Tels des druides dont les capuches cachaient leurs visages, ils prirent place aux côtés de leurs instruments, prêts à nous faire vivre une cérémonie musicale mystique. Fragile architecture drapée de blanc au milieu d'une scène nue artistique. L'ambiance était posée et le public aussi.
Les premières notes s'élevèrent dans les aires, ondes éthérées pour oreilles éveillées, le chant vint danser avec les mélodies et les chansons douce-amères s'enchaînèrent pour remplirent l'espace. Puis, derrière les musiciens, une bâche noire tomba pour révéler son secret à la lumière d'un stroboscope. De grands ballons blancs s'envolèrent vers les cieux retenus par de longs fils couverts de pages blanches où nous pourrions écrire à l'encre invisible de la perception, les émotions qui nous traverseraient. De la nuit, au fond de la scène, naquit un tableau d'étranges femmes blanches aux têtes de lapins noirs, qui retenaient de leurs mains l'envolée des aérostats. Au début immobiles, elles entamèrent une marche rigide sans bouger de place. Elles arrivaient dans le spectacle et n'en repartiraient plus. Le concert continuait et les filles redevinrent interdites. La musique nous berçait et nous menait vers l'essence d'un univers onirique qui ne demandait qu'à nous envelopper. Et le si nous montions, semblait nous demander le son. Lumière noire et silhouettes blanches, les formes féminines prirent vie. Certaines d'entre elles s'avancèrent droit dans le public, traversant la salle droit devant. Félines, elles montèrent sur les sièges pour passer à travers les rangées de manière animale. Elles offrirent à quelques personnes le bouquet de ballons qu'elles tenaient, puis allèrent se poster sur le côté des allées. Les autres encadraient les musiciens comme une armée de chimères. Il n'était pourtant pas question de combat mais nous étions conquis. Chacune pris place pendant que la mélopée allait crescendo. Nous n'avions plus qu'à nous laisser aller comme les ballons vers le plafond. Le rêve nous avait pénétré, englobé, nous en faisions désormais partie. Le concert continua son ascension. Les chimères se mirent à danser lascivement une lumière à la main pour éclairer leurs corps et leurs culottes noires pailletées. Certaines laissèrent couler de leurs bouches une ombre liquide qui tacha leurs corps immaculés. La lumière se reflétait sur les strasses de leurs dessous sombres et elles continuèrent à danser dans l'ombre. La musique nous faisait monter jusqu'au moment où elle mourut en un son grave et continu. Les prêtres se retirèrent. La cérémonie se terminait. Il ne restait que les danseuses chimériques qui ondulaient en attendant notre départ. Nous avons été pris dans un rêve dont il fallait nous défaire. Nous devions maintenant le quitter car il ne demandait qu'à continuer à vivre un peu plus longtemps dans nos psychés.
Merci à FraiseVinyl et Fragile Architecture, nourrisseurs d'inconscients, pour ce magnifique espace temps, cette ascension orgasmique qui nous a fait jouir des yeux et des oreilles.
Stereolab - Envirez-vous
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous. Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront: « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
Ricky Nelson - Lonesome Town
Lonesome Town de Ricky Nelson, un orgasme auditif. Et ce regard !!!
Tyson - Out of my mind
Pour ceux qui comme moi trouve la musique un peu molle, le remix de « The Swiss Dance » envoie du bois !
Trésor
A.J Sploshgirl
Vendredi 20h45, chevauchant mon fidèle destrier les cheveux au vent, j'étais parti battre mon record pour rejoindre le point de rendez vous à l'autre bout de la ville. A bout de souffle, je rejoignis une foule bigarrée en attente du signal pour entrer dans l'antre du petit diable qui semblait me chuchoter « Entrez donc mes amis, entrez donc en mon corps voir ce qu'il s'y passe ».
Dans la pièce principale : un homme fantomatique au corps peint de blanc, corps sans tête qui se déplaçait de temps en temps. L'homme n'avait pas besoin de visage, l'homme était un corps statufié.
Dans une petite pièce, une baignoire et dans la baignoire une mariée, les jambes écartées laissant voir des talons hauts et blancs, débordant de son récipient, lisant un livre sur le viol. Au dessus de la baignoire un tableau au cadre baroque représentant une vulve ouverte et rouge. Un homme bien vêtu faisait partit de la scène posté à côté de la baignoire. La salle se remplissait. Le public s'entassait dans la petite pièce et je maudissais mes parents de ne pas m'avoir fait plus grand. Ceux qui comme moi étaient restés dans la grande salle ne voyaient rien mais ils pouvaient entendre un chant lyrique s'élever. Une mélodie berçait l'air et la curiosité de la foule aveugle. Soudain un cri surpris l'assistance et réveilla ses sens. Il se passait quelque chose d'angoissant. La foule dans un murmure de vêtement s'écarta doucement pour laisser passer la mariée couverte de sang, se glissant au sol agonisante, accompagnée du chanteur lyrique qui jodlait une douce et tendre mélopée. Spectateurs du crépuscule d'un rêve, les gens regardaient, interdits, la mariée ensanglantée se trainer au sol jusqu'à la scène et passer derrière les rideaux. Quand ceux-ci s'ouvrirent, la mariée était assise sur une chaise, elle se délestait de ses chaussures blanches, ses talons hauts, comme si elle se séparait d'un morceau de sa féminité en nous en rendant témoin. Elle passa alors derrière des panneaux de papier qui serviraient d'écran pour la danse de son ombre.
L'ombre d'un femme qui se dévêt à l'aide d'un couteau, l'ombre d'une femme qui danse avec une lame, l'ombre d'une femme qui déchire en lambeaux les beaux habits qui la couvrent, l'ombre d'une femme qui se découvre sensuelle avec une arme, instrument phallique de sa déchéance. Âme nue.
Puis, comme une ombre qui prend forme, comme une douleur qui nous rappelle la réalité vive de la chaire, avec son couteau elle déchira l'écran de papier pour montrer sa nudité écarlate. Du sang coula de sa bouche. Elle s'installa alors sur une chaise histoire de chausser des bottes rouges aux talons extrêmes bien connues des fétichistes, des bottes qui sanglent mollets et cuisses et qui ne permettent de marcher que sur la pointe des pieds comme une danseuse bloquée en faisant ses pointes. Et c'est dans une marche grotesque imposée par ses bottes, contrainte d'une féminité exagérée, qu'elle commença à écraser un à un les œufs qui jonchaient le sol. Petit à petit les chaussures extrêmes réduisaient au néant tout ce qui aurait pu naitre. Vision d'une castration. Une fois que tout fût broyé, elle entreprit de traverser à nouveau la foule qui s'ouvrit devant elle, comme la mer devant un prophète ou comme une femme offerte, pour venir s'assoir sur le bar et dominer le public. Assise là, elle déclama alors un passage de King Kong Théorie de Virginie Despentes, texte féministe, interprétation violente et innovante du viol, qui traite des hommes et de leur incapacité à accepter que ce qu'ils mettent en scène dans un viol collectif ce n'est pas le désir de la femme mais le désir du reflet d'eux même, qu'ils ne sont rien sans les femmes qu'ils désirent autant qu'ils haïssent autant qu'ils s'aiment eux-même. Le public prit une claque.
Dans le même temps elle se faisait savamment attacher par un homme à la tête de loup, bondage accepté et assuré qui la suspendit dans les airs au dessus du bar. Esclave assumée que rien n'empêche de penser, elle a fait le plus grand pas car elle a accepté ce que l'homme est incapable de penser. (La supériorité réside en celui que l'ont croit soumis.) Suspendue dans des poses lascives, elle ne pouvait que subir le miel qui lui était versé sur la tête, donnant un goût sucré au tableau cru qui se dessinait sous nos yeux.
Puis, la belle encordée se fit délier, reprit sa liberté pour aller s'installer sur un cercueil au dessus duquel se trouvait une couronne de fleurs mortuaire en forme de croix avec une bandeau où il était écrit « fleur de viol ». Elle entreprit alors de s'arracher la peau et de racler ses larmes de miel au couteau, pour toaster des tranches de pain qu'une femme blanche aux cheveux rouge distribua à quelques participants. C'était une mort mise en scène et quelque chose de dur à avaler. Parallèlement l'homme fantomatique avait pris place sur scène révélant son visage. Il fût pris de tremblements, de frémissements, de toux et de sa bouche coula le sang. Vision d'une agonie qui prit fin quand le voile lui fût remis sur la tête. Dans cette histoire, l'homme n'a pu montrer son visage que pour montrer sa mort, son agonie, son sang qui dégouline de sa bouche comme la violence. L'homme était un fantôme en ce monde, une forme qui ne s'est dévoilée que pour cracher son mal.
Le rideau s'est refermé nous laissant le cerveau retourné comme après une prise de drogue. La performance s'est finie en une pluie d'applaudissements.
Merci A.J pour cette rétrospective palpitante.
Cazwellwell
Le nouveau clip de Cazwell il est bien, y'a plein de beau garçons en caleçon et la musique elle est bien aussi. La preuve en image et en son.
Jupiter - Saké
Rolala, ça déchaïre grave et à 3:30 c'est carrément la teuf. Merci Jupiter de me rendre de si bonne humeur avec ton Saké !!