Je croyais que les gens avaient les pieds raides mais en fait je suis juste hyperlaxe…
Catégories / Faits divers
Un peu de mycologie
Ce matin en allant dans mon jardin, je fus frappé par une odeur pestilentielle, une odeur de cadavre en décomposition. Mon chat étant bien vivant, je recherchai d'où provenait ces effluves de mort. Je repérai alors, une dizaine de champignons, à la forme équivoque, recouverts d'une substance gluante verdâtre. Ils avaient poussé un peu partout au milieu du gazon et ils étaient responsables de la pollution olfactive de l'air ambiant.
Ces champignons, invités non désirés de la fin de l'automne ne sont autres que des Phallus Impudicus, appelés aussi Satyre Puant.
Si vous n'avez pas de jardin soyez content de ne jamais les croiser, et si par malchance vous les rencontriez vous préfèrerez à jamais les phallus plus pudiques…
Tribulations de N ou le retour d'une réunionnaise
Fin juin début juillet, nous avons reçu la visite d'une expatriée : N. Elle était belle et sereine, heureuse d'avoir retrouvée ses amis pour quelques jours. Enfin, elle pouvait admirer des gens à la pointe de la mode et se sentir dans son élément, laissant derrière elle les imprimés des îles et autres paréos exotiques.
Nous nous étions tous retrouvés au rendez-vous des siestes électroniques pour onduler au son de la musique, à l'ombre d'un arbre et palabrer à loisir, mater et caqueter. N avait très faim et elle ne loupait rien du défilé d'hommes sexys et à moitié dénudé qui se pavanaient nonchalamment. Ah, l'été et son lot de corps patinés de soleil ! N sentait l'énergie sexuelle monter en elle, la chasse était ouverte. A plusieurs reprises, un homme vêtu d'une chemise bleue passait et repassait près de là où se trouvait notre tendre N. Elle ne le quittait pas des yeux, faisant son regard de velours et sa moue boudeuse. Bref, elle lançait tous les signaux d'une jeune fille prête à tout. L'homme passait et repassait mais jamais ne la remarquait. S'en était trop pour N, qui supportait mal cette résistance passive que le jeune homme lui infligeait surtout que sa chaleur intérieure la faisait littéralement bouillonnée sur place. Il fallait agir. Rassemblant tout son courage, elle se leva et quitta son groupe d'amis, qui la regarda médusé, pour foncer tout droit sur sa proie. Après tout on a qu'une vie et l'occasion fait le larron. Pleine d'assurance, elle alla alors aborder l'homme en question qui se laissa prendre au piège de son charme fatal. Il faut dire qu'elle ne lui laissa pas le choix. C'était maintenant ou il n'aurait jamais l'occasion de pouvoir gouter aux délices de sa chair exquise au goût de papaye et d'ananas. Il était piégé et N s'en alla avec lui pour une soirée prometteuse.
Le lendemain au même endroit, nous retrouvâmes N en bonne compagnie mais la déception pouvait se lire dans son regard pour qui la connait bien. Il a fallu attendre encore un peu avant qu'elle nous fasse un terrible aveux. Chemise bleue était frappé d'un mal de plus en plus fréquent à cause des nombreux polluants que nous ingérons tous les jours sans le savoir, il avait un micropénis. Rien ne pu y faire, ils ne purent s'emboiter…
Frustration et déception seraient donc le lot de notre pauvre N pour le reste du week-end. Elle avait pourtant surmonté craintes et angoisses pour draguer de façon agressive l'homme qui lui plaisait pour des queues de prunes (et c'est pas peu dire). Malgré tout nous sommes restés fier du comportement de notre tendre N, qui a su rester digne et sans qui jamais nous ne nous serions poser la question de savoir ce que nous aurions fait à sa place. N est ressortie plus forte de cette expérience et est repartie tête haute vers de nouvelles aventures à Marseille, Paris et la Réunion où la chance, nous en sommes certains, lui sourira davantage. Sans regret, elle s'en est allée, de toute manière, il avait les pieds pourris.
Conclusion de cette histoire : le jeu en vaut toujours la chandelle même si celle-ci est plus petite qu'on ne l'aurait bien voulu.
Un iconnu vous offre des fleurs
Ce soir j'étais content. Après un weekend sympathique, j'avais passé la soirée avec des amis merveilleux pour assister au concert sensationnel de Madmoizel. J'empruntais la rue Gabriel Péri au cours du long chemin qui séparait le St des seins de mon domicile lorsqu'on m'interpela : « Bien le chapeau ». De mon œil expert et entrainé je détaillais la source du commentaire. Un grand noir bien battit aux cheveux courts et peroxydés. Je répondis : « Jolie ceinture », après avoir reconnu les couleurs arc-en-ciel-gay de sa ceinture. Il me dit « tu es sûr ? », je répondis « j'en suis certain ».
Il marchait vite. Il était déjà à une dizaine de mètres devant moi. Je pensais à son corps contre mon corps, comme un volcan qui dort. Il s'arrêta, sorti une bouteille de son sac et bût. Je le rejoins. Il me tendit sa bouteille. J'allais la saisir quand je m'aperçus qu'il s'agissait de Vodka. Je lui dis que j'avais de l'eau et que ça m'allait très bien. J'entamais la conversation. Nous fîmes un bout de chemin ensemble et arrivé en haut de Gabriel Péri nous nous arrêtâmes.
Il avait passé 4 mois en prison pour de nombreux vols dans des magasins, et là il se rendait chez un gars « très sympa » dont il ne connaissait ni l'adresse ni le numéro de téléphone parce qu'il n'a pas de téléphone. Il avait un œil noir et l'autre bleu. Son corps se dessinait au travers de ses vêtements serrés. En un quart d'heure je sus tout de sa vie compliquée de foyer en foyer, de formation en formation, jusqu'à ce que je ne m'imagine plus du tout le ramener chez moi.
Je mis alors ma main sur son bras pour clore la conversation. Il me demanda mon prénom, il me donna le sien. Il me dit « je t'embrasse », et quand je lui tendit la joue il me répéta « je t'embrasse », enfournant sa grosse langue humide et habile dans ma bouche, serrant mon corps tout contre son corps, comme un volcan qui dort.
Soirée Réversible
Samedi 21h, apéro before. Nous nous sommes retrouvés au Délicatessen sur les ordres de E., provincial pour le week-end, car le Petit Londres était fermé, ce qui finalement m'arrangeait bien d'autant plus que le serveur du Déli, que nous connaissons bien, est fort sympathique et que l'on peut écrire avec une craie dans les chiottes.
C'est donc en face de la CAF que nous avons bu en échafaudant un plan de soirée en fonction des informations que chacun ramenait. Il se trouva que deux soirées étaient prévues en même temps. Après un hivers long et rigoureux, où il ne s'était rien passé, nous ne savions plus où donner de la tête…
La première soirée était une soirée Réversible : défilé-performance dans un bar inconnu. Un peu plus tôt nous avions appris que l'entrée de cette fameuse soirée, annoncée depuis quelques temps déjà, était en fait taxée d'un prix prohibitif de 10 euros avec une coupe de champagne offerte. Néanmoins, grâce à des contacts bien placés (merci J.), je fût ajouté sur la liste des invités ce qui permettait, si quelqu'un voulait m'accompagner, de se partager la taxe de passage.
La seconde soirée était l'inauguration d'une nouvelle salle de concert, dans une rue à deux pas du lieu où l'on buvait en se demandant ce qu'on allait faire après. Le groupe se scinda très vite, l'alcool, le froid, l'argent et la drogue nous aidèrent à prendre une décision rapide. Une partie irait au deux soirées et l'autre partie n'irait que dans une.
C'est donc E. et moi même, qui se chargèrent d'aller aux deux soirées. Attelés à nos fidèles destriers, Gypsie Queen et Brisechatte, nous glissâmes sur le bitume humide jusqu'au bar où se déroulait la soirée Réversible. Après avoir attaché nos palefrois solidement au mobilier urbain disponible, nous entrâmes et découvrîmes avec stupeur que la seule boisson disponible à l'intérieur était du champagne à seulement 8 euros le verre. Nous n'avons donc rien économisé et avons savouré chaque goutte d'alcool car nous ne pouvions nous permettre de boire comme à notre habitude dans un endroit pareil.
Le défilé-performance commença. De jeunes femmes se mettaient en scène sur des thèmes cher aux créateurs de vêtements : soumission, vampirisme, luxure et gourmandise. Femme prisonnière cherchant à se libérer des liens qui la retenait auprès d'une autre femme tenant les ficelles de sa servilité, femme muette, aux cils longs et roses, arnachée de cœurs étouffants, Madone fantomatique aux seins qui pleurent du sang, geisha aux éventails qui se dévoile, marquise à la coiffe piquée de chamallows cachant Catwoman sous sa robe… Les filles distribuaient bonbons et morceaux de poupées et laissaient tomber leurs vêtements tandis que des garçons masqués les ramassaient. Un peu plus tard, deux couples s'enlacèrent de cordes dans un balais vampirique en se répandant un liquide sanguinolent sur le corps. Pour finir, des filles firent leur apparition vêtues de robes blanches aux motifs fœtales.
Le spectacle était bien mais nous nous sommes sentis, comme beaucoup d'autres, un peu décalés dans ce lieu guindé où seul le champagne pouvait couler. Certains ont du apprécier, comme les quelques caricatures que l'on a pu y croiser (bouteille de champagne, lunettes de soleil Ray-Ban pour regarder le show, expression figée…). Le point positif, car il y en a toujours un, est que l'on a pu découvrir un endroit dans lequel nous ne serions jamais allés et dans lequel nous ne reviendrons jamais.
Mi figue mi raisin, nous reprîmes notre chemin. Nos montures nous menèrent presque tout droit dans la nouvelle salle de concert où nous attendait V. , qui draguait, et les deux sœurs d'E. dans une ambiance radicalement différente. Ici point de paf à l'entrée et la bière à 2 euros, et une espèce de coin privé ou l'on pouvait fumer à l'intérieur, de quoi faire oublier l'endroit précédent. Des gens dansaient, d'autres buvaient et personne ne les forçait à s'amuser.
C'est sur cette note positive que la soirée s'est terminée pour V. et moi même. Nous sommes rentrés chacun de notre côté avec nos propres moyens laissant à leur beuverie E. et ses sœurs.
La saga du printemps II
Sur le chemin, Asthik s’égara. Pris de haut le cœur, il se pencha en avant et tomba derrière une poubelle. Transformation. Un être vil prit possession du corps et des sens d’Asthik. Il était pris de fièvre et mourrait de soif, de soif de sexes inconnus. Ses sens étaient à l’affût. Il vit de loin un jeune homme qui arrivait seul dans la rue. D’un geste plus rapide que la normale, Asthik s’aspergea de son parfum envoûtant. Il sentait la puissance de son envie monter en lui. Dès que sa victime fut assez proche, il cligna son œil magnifiquement maquillé pour déclencher la tension désirée dans le jean déchiré du jeune homme…
Que va-t-il arriver au jeune homme au jean déchiré et aux jeunes néerlandais qui se promenaient nonchalamment, seuls, la nuit dans les rues désertes de Notwin Pinktown? En quoi Asthik s'est-il transformé ? Est-ce que les Vipères vont comprendre ce qu'il se trame?
Autant d'interrogations qui auront leur réponses en lisant la suite sur blogvipere/story, chapitre « Le double G ».
Disparition aux Coquelicots…
Hier soir vers 19h47 à peu près, j’ai entendu un fracas dans les escaliers. De toute façon c’était l’heure de sortir « Petit Cochon d’Inde » (oui c’est comme ça que j’ai baptisé mon Cochon d’Inde).
Je sors sur le pallier.
Pas de lumière.
Je me retrouve dans la nuit noire entendant raisonner « Madame c’est les pompiers ! Ouvrez » surenchérit de coups sur la porte du voisin mystérieux ! Mais je me doute à cet instant de son identité. J’arrive en bas fébrilement avec Petit Cochon d’Inde qui ouvre ses yeux ébahit sur le spectacle funambulesque qui se dessine devant nous ! A coup d’hommes multiples et identiques dans leur tenues de guerrier du feu, l’entrechoquement des lumières bleues sur le rouge de leur bolide nous projètent dans une dimension zolaïenne !
Je retrouve alors Bobby du rez-de-chaussée, énergumène à la mine patibulaire souvent accompagné d’une volute de fumée verte à l’odeur illégale. Puis il y a Marie-Félicie du 5ème soutenant de son bras Plectrude du deuxième les yeux humides et la jambe tremblante. C’est elle qui a prévenu les guerriers du feu. Elle m’explique qu’elle n’a pas vu Rosine (du premier) depuis trois jours, qu’elle est inquiète et qu’elle a sonné l’alarme. Je reste là immobile essayant de rassure Plectrude et de recueillir des informations à la manière d’une enquête policière tout en détaillant cette poignée d’hommes à la force de l’âge. C’est étrange me dis-je, je les voit au ralentis. Je sens comme une poussée dans mon corps.
Stop. Je reviens à la réalité.
L’un deux sort une petite échelle afin, d’atteindre le balcon de Rosine. Il fracture une des portes-fenêtres, entre. Quelques minutes plus tard il revient. Il n’y a personne. Rosine a disparue.
Morale : S’il ne se passe rien dans ta vie, raconte celle de tes voisins !
Homicide aux Coquelicots - Part II
Les mains tremblantes j’ouvre la porte le plus discrètement possible. Très vite je suis saisie par un fil frais qui me glace le cou. Les chuchotements, les hurlements se font plus distincts. Je reconnais deux voix sans pouvoir clairement les identifier.
Quelqu’un hurle « nan laisse moi ! nan… » L’autre personne « pense à Gipsy, pense à lui »
Je me fige à l’orée de cette porte qui ouvre sur une autre porte fermée depuis des mois, depuis que j’ai décidée de m’installer aux Coquelicots.
La voix hurle comme une vieille femme gitane qui a perdue son enfant. Puis des pleurs. Elle est cloîtrée dans son appartement et hurle derrière la cloison.
L’autre est sur le palier, un étage en dessous du mien, à son ton débonnaire, je reconnais Rosine du premier, femme seule et alcoolique qui n’a gardé de féminin que son prénom. Rosine. Ah Rosine comme le stigmate du seul amant qui lui reste : sa bouteille de rosée. Je reconnais sous les cris brisés la tessiture de Ruth : (deuxième droite) qui n’a de femme que ces restes de rêves. Les voix et les pleurs s’éteignent. Je referme la forme ne pouvant empêcher le grincement rouillé des gonds endormis.
Ce n’est que le lendemain que j’apprendrais la cause de cette étrange échange de pallier en croisant Ruth vers l’ascenseur qui devait enfin m’arracher à cette rude journée. Je la vis. En larme. Eu égard à mon métier de moniale je ne pu la laisser seule. Elle m’apprit le drame :
La veille, son chien a assassiné un de ces congénères. Là. Devant Les Coquelicots. Le prenant au collet avec ses dents acérées qui n’ont cédées que sous le poids du vaincu. Du sang répandu sur le bitume comme unique trace d’un massacre commis devant Les Coquelicots un soir de février 2010.
La mort rôde chaque soir. Les persiennes se ferment dès le premier clignement d’œil du soleil. Depuis plus rien n’a jamais été pareil aux Coquelicots.
Morale : S’il ne se passe rien dans ta vie, raconte celle de tes voisins.
Homicide aux Coquelicots
Il est 22h20. Nous sommes le 1er février de l’année 2010. Dehors l’air est frais. Dedans l’air est chaud. Les poils humides. Le casque sur les esgourdes besognant sur des pistes audio depuis des heures. En fond, mon cube décoratif susurre à peine les gémissements d’un quelconque film pour adolescents dans l’attente de la fulgurante Sigourney Weaver.
22h37 : Je bois un verre d’eau. Je pense à mon harassante journée de travail et à celle qui m’attend demain.
22h40 : des bruits sourds aux Coquelicots, à l’instar des cris émis par une lapine accouchant de triplés. Je me questionne ; me demande si c’est mon chant qui transpire dans mon casque. Non.
22h43 : Les chants de l’horreur se répètent. Je diminue le volume du cube jusqu’au néant. Puis plus rien. Je balance quelques insultes comme une charretière empêchée dans son ouvrage.
22h51 : Les bruits se font de plus en plus rapides. D’un coup sec je retire le casque – qui me donnait, par ailleurs, une allure de Goonies – je jette un œil sur mon cube décoratif, je vois des bêtes immondes dites « de l’univers » qui plus est « stars » mais ce n’est pas ça. Les cris de brebis repartent de plus belles. J’ai peur. Mon cœur bat de plus en plus vite. L’œil vif du chien, ses oreilles se dressent tels des tomahawk jurassiens. Je tends le cou et décide d’aller me pencher à la porte d’entrée. Des hurlements bovins me forcent à ouvrir ma porte d’entrée.
Et là…
La suite prochainement…