Hier soir vers 19h47 à peu près, j’ai entendu un fracas dans les escaliers. De toute façon c’était l’heure de sortir « Petit Cochon d’Inde » (oui c’est comme ça que j’ai baptisé mon Cochon d’Inde).
Je sors sur le pallier.
Pas de lumière.
Je me retrouve dans la nuit noire entendant raisonner « Madame c’est les pompiers ! Ouvrez » surenchérit de coups sur la porte du voisin mystérieux ! Mais je me doute à cet instant de son identité. J’arrive en bas fébrilement avec Petit Cochon d’Inde qui ouvre ses yeux ébahit sur le spectacle funambulesque qui se dessine devant nous ! A coup d’hommes multiples et identiques dans leur tenues de guerrier du feu, l’entrechoquement des lumières bleues sur le rouge de leur bolide nous projètent dans une dimension zolaïenne !
Je retrouve alors Bobby du rez-de-chaussée, énergumène à la mine patibulaire souvent accompagné d’une volute de fumée verte à l’odeur illégale. Puis il y a Marie-Félicie du 5ème soutenant de son bras Plectrude du deuxième les yeux humides et la jambe tremblante. C’est elle qui a prévenu les guerriers du feu. Elle m’explique qu’elle n’a pas vu Rosine (du premier) depuis trois jours, qu’elle est inquiète et qu’elle a sonné l’alarme. Je reste là immobile essayant de rassure Plectrude et de recueillir des informations à la manière d’une enquête policière tout en détaillant cette poignée d’hommes à la force de l’âge. C’est étrange me dis-je, je les voit au ralentis. Je sens comme une poussée dans mon corps.
Stop. Je reviens à la réalité.
L’un deux sort une petite échelle afin, d’atteindre le balcon de Rosine. Il fracture une des portes-fenêtres, entre. Quelques minutes plus tard il revient. Il n’y a personne. Rosine a disparue.
Morale : S’il ne se passe rien dans ta vie, raconte celle de tes voisins !
Les mains tremblantes j’ouvre la porte le plus discrètement possible. Très vite je suis saisie par un fil frais qui me glace le cou. Les chuchotements, les hurlements se font plus distincts. Je reconnais deux voix sans pouvoir clairement les identifier.
Quelqu’un hurle « nan laisse moi ! nan… » L’autre personne « pense à Gipsy, pense à lui »
Je me fige à l’orée de cette porte qui ouvre sur une autre porte fermée depuis des mois, depuis que j’ai décidée de m’installer aux Coquelicots.
La voix hurle comme une vieille femme gitane qui a perdue son enfant. Puis des pleurs. Elle est cloîtrée dans son appartement et hurle derrière la cloison.
L’autre est sur le palier, un étage en dessous du mien, à son ton débonnaire, je reconnais Rosine du premier, femme seule et alcoolique qui n’a gardé de féminin que son prénom. Rosine. Ah Rosine comme le stigmate du seul amant qui lui reste : sa bouteille de rosée. Je reconnais sous les cris brisés la tessiture de Ruth : (deuxième droite) qui n’a de femme que ces restes de rêves. Les voix et les pleurs s’éteignent. Je referme la forme ne pouvant empêcher le grincement rouillé des gonds endormis.
Ce n’est que le lendemain que j’apprendrais la cause de cette étrange échange de pallier en croisant Ruth vers l’ascenseur qui devait enfin m’arracher à cette rude journée. Je la vis. En larme. Eu égard à mon métier de moniale je ne pu la laisser seule. Elle m’apprit le drame :
La veille, son chien a assassiné un de ces congénères. Là. Devant Les Coquelicots. Le prenant au collet avec ses dents acérées qui n’ont cédées que sous le poids du vaincu. Du sang répandu sur le bitume comme unique trace d’un massacre commis devant Les Coquelicots un soir de février 2010.
La mort rôde chaque soir. Les persiennes se ferment dès le premier clignement d’œil du soleil. Depuis plus rien n’a jamais été pareil aux Coquelicots.
Morale : S’il ne se passe rien dans ta vie, raconte celle de tes voisins.
Il est 22h20. Nous sommes le 1er février de l’année 2010. Dehors l’air est frais. Dedans l’air est chaud. Les poils humides. Le casque sur les esgourdes besognant sur des pistes audio depuis des heures. En fond, mon cube décoratif susurre à peine les gémissements d’un quelconque film pour adolescents dans l’attente de la fulgurante Sigourney Weaver.
22h37 : Je bois un verre d’eau. Je pense à mon harassante journée de travail et à celle qui m’attend demain.
22h40 : des bruits sourds aux Coquelicots, à l’instar des cris émis par une lapine accouchant de triplés. Je me questionne ; me demande si c’est mon chant qui transpire dans mon casque. Non.
22h43 : Les chants de l’horreur se répètent. Je diminue le volume du cube jusqu’au néant. Puis plus rien. Je balance quelques insultes comme une charretière empêchée dans son ouvrage.
22h51 : Les bruits se font de plus en plus rapides. D’un coup sec je retire le casque – qui me donnait, par ailleurs, une allure de Goonies – je jette un œil sur mon cube décoratif, je vois des bêtes immondes dites « de l’univers » qui plus est « stars » mais ce n’est pas ça. Les cris de brebis repartent de plus belles. J’ai peur. Mon cœur bat de plus en plus vite. L’œil vif du chien, ses oreilles se dressent tels des tomahawk jurassiens. Je tends le cou et décide d’aller me pencher à la porte d’entrée. Des hurlements bovins me forcent à ouvrir ma porte d’entrée.
Et là…
La suite prochainement…
Horreurs et putréfaction
Chaud dans les coulisses de blog vipère, mouillé sous les affiches toulousaines !
Alors qu’à 17h29 je contacte par téléphone mobaïle mon coquin de coco ; il m’apprend pa-niqué que 16hoo auparavant son coquin de comparse dit « langue confuse » s’est lui-même confusionné sans honte ni vergogne avec un autre coquin ! Coquin que mon coquin de coco connait bien puisqu’il partage avec lui la même cantine professionnelle que lui…
Panique à bord du cargo de Coco qui voit son plan d’urgence se désintégrer à l’annonce de cette infamie dite avec une légèreté (égalant celle de Coco Cordy dite « Annie »).
Nous concluâmes enfin avec mon coco d’ami, que l’acte, totalement inacceptable de son coco de comparse n’en était pas moins qu’un déplacement de cavité buccale afin d’éviter gerçures et crêtes de coqs ! Mon ami Coco se consola en pansant son chagrin par la pensée de l’ex-coco de D lui-même partit dans les méandres indescriptibles de ce que l’on nomme habituellement le couple. Ex-coco, ambigu à souhait et certes un peu jeune, réussit nonobstant à faire frétiller les crêtes de coqs de mon ami cOcO qui dès ce soir réparera l’infamie subite et subit aujourd’hui et qui a subsisté dans son esprit ! Coco va-t-il réussir ?