Le double G.
VIII.

Un soir d’orage chez Sexysperma.
La fête battait son plein et pour l’occasion, des sympathisants de la cause et quelques figurants avaient été conviés. Les Vipères s’étaient isolées à minuit,  toutes réunies dans le salon baroque, caquetantes et sifflantes. Eclairage tamisé et bougies parfumées.
Tout le monde échangeait les derniers potins : qui-avait-fait-quoi-avec-qui-où-et-comment. L’ambiance était festive, drogues et alcools étaient présents comme d’habitude. L’ordi customisé de Sexysperma jouait le dernier album de Sexy Sushi pour le plus grand plaisir de tous.
Sexysperma saisit un verre de cantine plein de vin blanc qu’elle transforma aussitôt en verre de cristal baccarat empli de champagne. Munie d’une paille en argent elle fit chanter le cristal en le battant avec délicatesse. Un son harmonieux se propagea dans la pièce, ricocha aux murs et créa le silence. Sexysperma et Seliba  étaient au centre de l’attention.

-    Les amis, je vous demande toute votre attention. Nous sommes sur le point de faire des révélations, dit Sexysperma avec un air grave
Le tonnerre se mit à grommeler.
-    Ce que nous allons vous dire ce soir risque de changer le cours des choses à jamais. En effet, nous sommes en mesure de dire, preuve à l’appui… que…  l’un de nous est le double G.

Le tonnerre gronda. L’orage était très proche et les vipères sous le choc, la bouche ouverte, furent muettes pendant deux secondes.

-    Le double G est l’un de nous ? répétèrent les Vipères incrédules.
-    Oui et nous allons vous expliquer comment nous en sommes arrivés à cette conclusion stupéfiante rétorqua avec assurance Seliba.

Tout le monde pris un rail de coke, un shot d’alcool et alluma une cigarette histoire de se préparer à ce qu’ils allaient entendre.

-    Vous savez tous, grâce à notre blog, ce qu’il s’est passé dernièrement. L’agression multiple dont nous avions trouvé les vestiges et les premières analyses des brillants Pseudo.Me et Seliba nous avaient tous laissé pantois… cependant, reprit Sexyserma qui ménageait son effet, nous avions prélevé des échantillons sur la scène du crime et les avions envoyés à Seliba pour une analyse plus approfondie…
-    J’ai été livré à cinq heures du matin l’autre jour par un livreur peu assuré qui se souviendra pourtant longtemps de son passage chez moi, continua Seliba. Je me suis immédiatement mis à travailler sur les échantillons et en quelques secondes je pu confirmer notre premier diagnostic tout en m’assurant que le gode fonctionnait. Mais mon attention fut attirée par de petits détails étranges.

Le tonnerre gronda un peu plus fort encore. Les visages des Vipères étaient tendus comme des strings en plein hiver.

-    J’ai relevé des traces microscopiques de rouge à lèvre et la présence de paillettes mauves, annonça Seliba.
-    Mais… mais, c’est impossible nous n’avons rien remarqué sur la scène du crime lança L’homoover angoissé, transpirant de vodka.
-    Rappelez-vous ce que Pseudo.Me avait justement remarqué : La lune était noire ce soir là … les paillettes mauves ne brillent pas dans ce cas là, elles se fondent avec le paysage en attendant leur heure et seules les Vipères utilisent ce genre de paillette, intervint Sexysperma.
-    Ce n’est pas tout, coupa Seliba. Mon odorat aiguisé m’a mit sur la voie d’une substance volatile et parfumée…
La tension était palpable et l’orage était là. Retenant leur souffle, les Vipères étaient proche de l’apoplexie.
-    Le rouge à lèvre…
-    Les paillettes…
-    Le parfum…
-    Tout nous conduit vers… Asthik, déclamèrent simultanément Sexysperma et Seliba.

Un éclair violent déchira le ciel, illuminant le salon de façon stroboscopique, le tonnerre laissa éclater sa colère bruyamment, le courant se coupa et quelqu’un cria. Le temps s’arrêta jusqu’à ce que leurs pupilles s’habituent à la lueur des bougies, les Vipères découvrirent alors avec stupeur qu’Asthik avait disparu.

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