Les Vipères et Lolo B.
IX.

Las Vulvas – États du nid

Enfin, elle avait retrouvé sa trace. Elle en était sûre, c'était bien elle, elle reconnaissait sa signature. Cela faisait des mois qu'elle épluchait les journaux du monde entier à la recherche d'un signe qui pourrait la mettre sur la voie de l’Étouffeuse de Boston et là, au détour d'une page web quelconque, elle était tombée sur un lien vers un blog mystérieux. Dans ce blog, elle avait lu un petit article concernant d'étranges faits divers qui se déroulaient dans une ville sur un autre continent, et un appel au secours qui concernait une sombre affaire de meurtre en série par étouffement, non élucidés. Elle avait calculé que les meurtres se déroulaient toujours les soirs de lune noire, quand les ombres se mélangent et que les chantres chantent leurs tristes mélopées dans l'espoir de trouver l'amour dans le noir. Il fallait qu'elle se rende là-bas, à Notwin Pinktown car elle savait comment résoudre le mystère et prendre l'air lui ferait le plus grand bien. Son cœur lui soufflait qu'elle allait y faire de jolies rencontres et il ne lui avait jamais menti alors pourquoi se priver d'un voyage. En deux temps trois mouvements, elle avait réuni dans sa valise quelques affaires indispensables à tout voyage : sa paire de talons compensés préférés, un double gode ceinture, son bikini doré, un peu de peinture, quelques habits classiques pour passer inaperçu (la discrétion pouvait se révéler utile), King Kong Théorie de Virginie Despentes, un peu de maquillage et quelques autres accessoires...

Grâce à son réseau étendu, elle avait réussi à décrocher une place dans un avion qui partait le soir même pour arriver à destination quelques heures plus tard, à Notwin Pinktown. Elle s'habilla dans le style début 60, une petite robe serrée et un chemisier sage et des talons vernis compensés noirs.
Arrivée à l'aéroport, elle prit une petite pilule bleue qui lui permettrait de dormir tranquillement le temps du trajet.

Elle passa son sac au rayon X et comme d'habitude, l'agent de sécurité lui demanda de l'accompagner dans une pièce à part pour qu'elle explique la présence d'objets insolites dans ses bagages. Elle savait ce qu'elle avait à faire dans ces cas là. Elle suivit l'agent d'un pas assuré en n'oubliant pas de le mater discrètement de la tête aux pieds. L'agent devait avoir la trentaine, il était rasé de près et avait un visage carré mais non dépourvu de charme. Son uniforme moulait ses formes et laissait deviner une musculature présente. Il avait un petit derrière légèrement rebondi et devant aussi.
- Mademoiselle, je vous ai demandé de m'accompagner car nous avons relevé, lors du passage aux rayons x, la présence d'objets insolites dans votre sac.
- Oui, je comprends monsieur.
- Alors ?
- Alors quoi ? Il n'y a pas de quoi fouetter un cardinal. Ce ne sont que des godes et autres instruments de plaisirs. Il n'y a vraiment pas de quoi s'inquiéter, je ne fais aucun mal avec ça... que du bien.
- C'est que... je ne sais pas si cela est bien règlementaire pour un vol long courrier, ajouta l'agent de sécurité, visiblement troublé, en agitant un gode devant le nez de la demoiselle. Vous pourriez vous en servir pour blesser quelqu'un et surtout ce genre d'objet voyage normalement en soute.
- Je vous assure que cela ne peut blesser personne, à moins d'oublier le lubrifiant qui va avec, rétorqua la demoiselle avec un air salace... et surtout, je ne peux pas les mettre dans la soute car ils peuvent toujours servir.
Elle se servit de son regard coquin, à utiliser en cas d'urgence, pour mettre l'agent sous son charme, et elle pouvait voir que les pupilles de celui-ci s'étaient légèrement agrandies, signe d'un désir qui pointait le bout de son nez.
- C'est que je ne comprends pas bien à quoi cela peu servir, ajouta l'agent qui se sentait de plus en plus charmé.
- Je peux vous faire une démonstration, proposa la jeune femme en saisissant l'objet du délit à pleine main, mais il va falloir que vous vous déshabilliez.
- Bien, bien mademoiselle...
L'agent obtempéra, il retira sa veste et sa chemise, il avait un torse musclé, juste ce qu'il faut, et légèrement velu, sa respiration s'était accélérée et il déboutonna en tremblant un peu, son pantalon qu'il laissa glisser au sol. Il ne portait pas de sous vêtements et il était bien doté en dessous de la ceinture, son désir était présent dans toute sa splendeur dressé vers le ciel. Je suis bien tombée, se dit la jeune fille, je pense que je vais bien m'amuser avec lui.
- Si vous voulez que tout soit parfait, il faut que je vous bande les yeux et que je vous bâillonne, murmura la jeune femme à l'oreille de l'agent qui était complétement dirigé par ses pulsions.
- Faites, murmura-t-il dans un soupir.
Ainsi, il se fit bâillonner et bander les yeux et s'abandonna avec le plus grand consentement aux caresses exquises de la jeune femme, qui préparait avec douceur l'entrée en scène de son plus bel instrument...

Quelques dizaines de minutes plus tard, la jeune femme prenait place dans l'avion, ce qui venait de se passer avec l'agent de sécurité, lui avait fait du bien. Elle aimait plus que tout initier les mâles représentants de l'ordre aux plaisirs anales, c'était une sorte de revanche sur son passé. La pilule bleue commença à faire son effet et elle se laissa sombrer dans les bras musclés et tendres du doux Morphée pour rêver.

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