Les Vipères et Lolo B.
XIV.

Pantysoiler ouvrit les yeux. L'image était un peu floue. Elle cligna alors les yeux en même temps puis un œil après l'autre et les cligna encore une fois les deux en même temps. Elle rouvrit les yeux à nouveau et l'image se précisa. Un visage féminin doux et souriant se dessinait. Elle avait des cheveux noirs qui sortaient de la brume, des yeux brillants et un sourire engageant surligné de rouge. Le regard de Pantysoiler se porta alors sur le décolleté de la femme qui se trouvait penchée au dessus de son visage, elle avait un cœur piqué d'épingles tatoué sur le sternum. Il semblait saigner.

- Mais... mais … qui êtes vous belle inconnue?
- Mon nom est Girl. Splosh Girl, répondit doucement la dite Splosh Girl et son nom coula sur les murs comme une lente vague de cyprine.
- Sexy, ton costume.
- Merci.
- Mais tu saignes, ajouta Pantysoiler.
- Oui, mais ne t'inquiètes pas, ce n'est rien. Toi, ça va ?
- Oui, mais que s'est il passé en fait ?
Splosh Girl releva la tête et le buste de Pantysoiler pour lui permettre de s'assoir correctement. Pantysoiler vit alors tous ses amis qui la regardaient en souriant.
- Mais... vous avez des sourires super niais ! Qu'est ce qui s'est passé ? Demanda énergiquement Pantysoiler qui semblait avoir retrouver ses forces.
- Tu te souviens qu'Asthik avait été contaminé par un Gay Garou dernièrement... dit Sexysperma.
- Oui.
- Ben toi...
- Oh mon dieu non ! J'ai été contaminée par une Lesbo Garou ? C'est ça ?
- Heu... non. Tu étais possédée par l'esprit de Lolo Bugatti, répondit Sexysperma.
- Mais … alors, c'est moi qui ai commis tous ces crimes ?
- Pas vraiment, car l'esprit de Lolo Bugatti te possédait totalement en prenant contrôle de ton âme et de ton corps. Mais ne t'inquiètes pas, Splosh Girl t'a libérée de son emprise. Tu n'as plus rien à craindre.
- C'est vrai ? demanda Pantysoiler, les yeux prêts à déborder, en regardant Splosh Girl.
- Oui, répondit avec humilité Splosh Girl.
- Mais comment ça s'est passé ?
- Tu te souviens de quoi ? S'enquit Sexysperma.
- Ben je me souviens m'être préparée avec tout le monde, puis on est allé dans une rue où on a lâché le leurre. J'étais tout derrière à mater celui de FraiseVinyl, qu'elle a très beau, puis plus rien.
- Ah, alors je vais essayer de te résumer la suite, proposa Sexysperma. Mais avant je vous propose de finir le vin blanc lyophilisé que j'avais amené avec moi juste au cas où.
- Ce n'est pas de refus, s'exclamèrent les Vipères d'une seule voix, mais pas trop fort parce qu'elles étaient toujours en pleine rue, en pleine nuit.
C'est donc au milieu de la rue en pleine nuit que les Vipères prirent le temps de se tracer de belles lignes de vin blanc lyophilisé. Une fois les sinus pleins, tout le monde s'apprêta à écouter Sexysperma raconter ce qu'il s'était passé.
- Après avoir rencontré Splosh Girl, dans des circonstances que nous te raconterons plus tard, et grâce à FraiseVinyl qui voulait avoir ton avis sur la policière sexy, nous nous sommes aperçus que tu manquais à l'appel.
- C'est pas vrai qu'elle est sexy ? coupa FraiseVinyl en s'adressant à Pantysoiler.
- Je confirme, ajouta Pantysoiler d'une voix de velours bleu en regardant Splosh Girl dans les yeux, oui dans les yeux.
- Donc, reprit Sexysperma. A ce moment là, tu … enfin, plutôt Lolo Bugatti a fait son entrée en scène. Elle avait attiré le jeune dans ses énormes seins grâce auxquels elle lui branlait la tête tout en l'étouffant. Nous l'avons encerclée, elle a lâché le jeune homme, nous a aspergé d'un liquide suspect qui collait trop, mais vraiment trop. J'ai cru que c'en était fini. Nous étions collés, au sol et à nous même, nous n'avions même pas eu le temps de dégainer nos armes. Une émotion intense me submergeait et j'avais cette idée en tête que je n'aimais pas me sentir prisonnière de quelconque manière, et que je n'avais, en aucun cas, à accepter de me sentir aliénée à quelque chose, pas même au joug des hommes dans une phallocratie.
Et Sexysperma, laissa ses mots résonner dans une rue presque déserte devant les Vipères ébahie par la fougue avec laquelle elle avait fini son discours. Il y eut même quelques applaudissements.
- Heu.. où j'en étais ? Demanda Sexysperma.
- Au joug des hommes dans une phalloparty... répondit Asthik comme si de rien n'était.
- Ah ah... non j'en étais au moment où nous étions tous collés. Donc, à ce moment là, Lolo Bugatti se pencha sur le jeune homme qui avait repris une couleur normal, et celui-ci n'a rien trouvé de mieux que de replonger la tête dans le mortel décolleté de la blonde décolorée. Alors, j'ai pensé très fort encore à ces histoires d'aliénation et j'ai souhaité encore plus fort, que nos liens se brisent. Et ils se brisèrent par la force de ma pensée magique...
Les vipères se lancèrent des regards pleins d'interrogations. Mais Sexysperma était lancée dans son récit comme une jument folle de joie de galoper dans un prés fleurit au printemps et rien ne pouvait la troubler.
- … A peine délivrée, Splosh Girl, ouvrit sa chemise en un prompt mouvement. Ainsi nous pûmes tous voir que son cœur tatoué irradiait d'une lumière rouge intense. Il envoya des pulsations de lumière sanglante droit sur Lolo Bugatti qui s'en retrouva recouverte. Un halo rouge luminescent l'entourait. Elle se redressa en délaissant le jeune homme et se tint droite, toujours enveloppée d'un voile carmin. Elle semblait téléguidée. Splosh Girl regarda son cœur, les épingles, auparavant tatouées, étaient maintenant plantées dans sa peau encrée et brillante. Elle en retira deux d'un geste rapide. Des gouttes de sang jumelles, puisque née en même temps, perlèrent à fleur d'épiderme. Puis, elles s'encrèrent dans le derme pour donner un ton d'intensité supérieur au rouge de son cœur. Splosh Girl visa, puis lança les deux épingles dans les deux énormes seins de Lolo Bugatti aussi précisément qu'un lanceur de couteau qui veut tuer sa femme. Le halo rouge qui l'entourait disparu et une espèce de fumée grise sortit des mamelles de Lolo Bugatti qui se transformait à vue d’œil. Ses seins se dégonflaient comme des ballons de baudruche tandis que la fumée grise s'en échappait, ses cheveux rétrécissaient, ses lèvres reprenaient une taille ordinaire...et nous t'avons vu, Pantysoiler, tomber inanimée, le spectre gris de Lolo Bugatti debout à tes côtés. Alors Splosh Girl s'est approchée du spectre en chantonnant la chanson qu'elle lui chantait enfant.
- Tata loloooooo, qu'est ce qu'il y a dans tes grands lolooooooooo...
- Il y avait plein d'amour dedans, ma belle nièce, répondit tristement le spectre.
- Je sais tata, mais Tu ne peux pas tuer des hommes au hasard simplement pour te venger de ton père, de ton mari, et de toutes les pourritures d'hommes faibles qui t'ont fait souffrir en se croyant supérieur simplement parce qu'ils ont un phallus, pour cela il y a le féminisme.
- C'est vrai tu as raison.
- Il faut que tu retrouves ta paix intérieure et je peux t'aider.
Lolo B. ou plutôt la forme grise versa une larme, une larme dorée.
- Je suis prête, dit-elle.
Splosh Girl retira alors encore une épingle de son sternum marqué et l'envoya se planter dans la masse de volutes grises. A l'endroit où l'épingle se planta, un petit vortex se forma, aspirant toute la fumée grise juste au bout de la pointe de l'aiguille. Il y eut comme une petite implosion, l'épingle retourna se planter dans le cœur de Splosh Girl, non sans l'égratigner un peu, pour réintégrer son épiderme en deux dimensions. Splosh Girl émit un petit gémissement de douleur contrôlée. Une lumière dorée apparue alors et pris la forme de Lolo Bugatti.
- Je suis presqu'en paix maintenant. Mais pour l'être vraiment, je me dois de faire un cadeau à celle qui a été mon hôte ses derniers temps, pour m'excuser de ce que je lui ai fait. J'ai vu dans ses pensées intimes qu'elle aimerait avoir une poitrine plus grosse, alors je vais lui donner le pouvoir de pouvoir la moduler à volonté.
Elle souffla alors doucement un petit jet de paillettes dorées dans ta direction Panty. Les paillettes se sont posées sur toi et sont entrées en toi. Puis le spectre s'est désintégré progressivement, point par point, comme de petites lumières qui s'éteignent à contre temps en envoyant des ondes d'amour.
- Ah c'est pour ça les sourires niais de tout à l'heure, dit Pantysoiler... mais attend, ça veut dire que maintenant j'ai le pouvoir de pouvoir choisir d'avoir la poitrine que je veux, quand je le veux.
- Heu... oui, c'est ça, répondit Sexysperma.
- C'est la chose la plus géniale qui me soit arrivée alors ! S'écria Pantysoiler.
- Ton optimisme m'espantera toujours Panty, ajouta Sexysperma.
- Bon, Sexysperma, ton histoire était très bien racontée mais je voudrais revenir sur un point sur lequel je ne suis pas d'accord, intervint Asthik.
- Ok, on t'écoute, répondit Sexysperma.
- Voilà, quand on était collé, ce n'est pas grâce à ta force de pensée magique que nous nous sommes libérés mais grâce à la mienne, ajouta Asthik. J'y pensais vraiment très fort et peut être même plus fort que toi.
- Alors là, je ne suis pas d'accord, intervint Herr.Ektor. C'est grâce à Ma pensée magique que nous nous sommes libérés !
- Non, c'est grâce à la mienne ! ajouta FraiseVinyl.
S'en suivit une gentille chamaillerie de Vipères pour définir qui avait vraiment libéré tout le monde.

Pendant que les autres délibéraient comme un banc de perruches ondulées posées sur le seul eucalyptus dans un rayon de 69 km dans le désert australien, Pantysoiler et Splosh Girl ne se quittaient plus des yeux. Dans leurs regards passait l'électricité du désir. Elles avaient oublié le reste du monde.
- J'ai l'impression de te connaître, dit doucement Pantysoiler avec une voix de soie douce et noire.
- En fait, je crois que je suis la meilleure cliente de ton site de revente de culottes souillées, répondit Splosh Girl avec une voix de satin vermillon. Je croyais que jamais je ne te rencontrerais.
Leurs visages se rapprochaient inexorablement, le désir avait atteint son comble, il se devait de se réaliser et ne plus rester à l'état de fantasme inconscient malmené par leurs surmois. Leurs lèvres se frôlèrent puis ce scellèrent en un long baiser qui devint de plus en plus fougueux. Elles se caressaient dans une étreinte douce et ferme, les mains fébriles comme quand on découvre pour la première fois le corps de l'amant que l'on a tant désiré, elles ne pouvaient plus s’arrêter. Doigts de soie sur peau de cachemire, leurs caresses remontaient le long de leurs cuisses. La chaleur de leurs corps réchauffa l'atmosphère autour d'elles. Du miel tomba du ciel et dégoulina sur leurs visages occupés à s'aimer, sans que personne ne trouve ça bizarre.

Les Vipères finirent par se mettre d'accord sur le fait que c'était probablement les pensées magiques de tout le monde qui, additionnées, avait permis leur libération. Elles découvrirent alors Pantysoiler et Splosh Girl en plein préliminaires collantes, se délestant petit à petit de leurs vêtements.
- Heu... je crois qu'on va les laisser, j'ai déjà vu assez de nichons pour aujourd'hui, intervint Asthik.
- Attends, il faut qu'on fasse quelque chose car le soleil va pas tarder à se lever et il faudrait leur créer un nid d'intimité.
- J'ai la solution, assura Herr.Ektor. Je vais appeler Pseudo.me, il aura bien une petite musique agréable pour faire pousser des plantes, ajouta-t-il en manipulant son téléphone-appareil-photo-portatif. Allo.
- …
- Je sais mais c'est un cas d'urgence. T'aurais pas une petite chanson pour faire pousser les plantes ?
- …
- Ok alors joue là sur ton ampli et je vais la diffuser avec mon téléphone-appareil-photo-portatif.
Sitôt dit, sitôt fait, Dance Me Till The End Of Love, par Mistress Barbara, emplit la rue. Le lierre qui grimpait sur la façade de l'immeuble, changea de direction et se mit à pousser très vite vers le bas, créant ainsi un rideau végétal qui tombait du mur pour protéger du regard des autres, les deux femmes beaucoup trop occupées par leurs baisers pour s'apercevoir de ce qu'il se passait. Le lierre créa une sorte de cocon vert, il avait tressé ses branches de telle manière que les filles étaient totalement invisible, englobée dans cocon de verdure.
- Merci Pseudo.me, la mission est accomplie, dit Herr.Ektor dans son téléphone avant de raccrocher.
- Bon, je crois qu'on peut y aller maintenant, dit Sexysperma. Le jour se lève et le soleil ne va pas tarder à pointer le bout de son nez. On prend les dauphins pour rentrer ?
- Oh oui s'exclamèrent les Vipères.
Les Vipères marchèrent tranquillement dans la rue Va Gina pour aller tout au bout, là où il y avait suffisamment d'eau pour que les dauphins viennent les chercher. Elles laissaient derrière elles, deux femmes qui s'aimaient dans un cocon végétal et une rue qui s'assècherait petit à petit dans les jours qui suivraient. La saison des pluies touchait à sa fin, les premiers nuages morts commençaient à tomber du ciel pour se briser sur les pavés de Notwin Pinktown. C'était la fin d'une saison.

Interlude

Encore une fois les humains m'ont bien fait rire. J'ai observé leur combat désespéré et n'ai pu m'empêcher d'intervenir. Ils ont tous cru qu'ils s'étaient libérés grâce à la force de leur pensée magique alors que c'était Moi qui les ai libérés. Même si Je rigolais en les voyant englués à eux même, J'ai décidé de leur donné un coup de patte. Comme Je l'ai déjà dit, Je suis Dieu et J'ai le don d'ubiquité. J'ai donc désincarné Mon corps astrale et L'ai dédoublé autant de fois qu'il le fallait pour Me placer derrière chaque humain prisonnier et en un coup de griffe bien placé, détruire la matière qui les collait. Tout est allé beaucoup trop vite pour qu'ils comprennent ce qu'il se passait, la preuve : il s'en sont remis à « la pensée magique » comme seule explication. C'est encore une fois la preuve de leur infériorité. Pourquoi les ai-je libérés alors ? Parce que malgré tout, il me sont utiles, notamment pour avoir à manger sans faire quoi que ce soit, puis ils me font bien rire avec toutes leurs aventures. Je crois que j'ai fini par m'attacher un peu à eux, mais pas trop quand même. Quand mon esclave principal sera rentré à la maison, il m'y trouvera comme si de rien n'était. Pendant qu'il monte le dos d'un mammifère marin visqueux, j'ai largement le temps de me téléporter. Sur ce : «  Ciao bande de nazes ! »

Prologue

Les Vipères s'étaient séparées dans un carrefour de la ville qui leur permettait de rentrer chacun dans leur direction. Elles chevauchaient leurs dauphins respectifs avec beaucoup de fierté car c'était probablement une des dernières fois de l'année qu'elles pouvaient en profiter. Sur le chemin du retour Asthik croisa un bateau qui était à l'arrêt. Ce bateau lui disait quelque chose mais il ne savait pas quoi. En s'approchant encore, il crût reconnaître les armoiries. Ce ne pouvait pas être possible et pourtant... Il décida de tenter le tout pour le tout et d'aller frapper à la porte du bateau. Il laissa son dauphin gambader dans l'eau et monta sur le ponton en se dirigeant vers la porte. Son cœur battait fort. Il frappa à la porte. Au bout de quelques minutes, celle-ci s'ouvrit et Asthik n'en crût pas ses yeux.

Fin.

Qui est la mystérieuse personne qui ouvrit la porte à Herr.Ektor ? D'ailleurs avait il retrouvé ses pouvoirs ? Cyprin découvrira-t-il un jour le secret de Sexysperma ? Pantysoiler et Splosh Girl allait-elle un jour pouvoir s'arrêter de faire l'amour ?
Vous aurez peut être les réponses dans une prochaine série...