Les Vipères et Lolo B.
XII.

Les Vipères avaient toutes repérées, la femme qui arrivait au fond de la rue. Elles attendaient le bon moment pour sortir de leur cachette et la prendre par surprise.

Petit à petit, la silhouette se précisait, il n'y avait aucun doute sur le fait que ce fut une femme qui avançait d'un pas assuré et sexy. Les Vipères pouvaient maintenant distinguer ses jambes longilignes gainées de résille que des talons aiguilles terminaient sensuellement. Elle portait un mini short bleu marine avec des menottes dorées qui cliquetaient à chaque pas, accrochées à droite de sa ceinture qui se terminait par une énorme boucle chromée. À gauche, elle avait accroché ce qui semblait être une matraque, elle aussi dorée. Sa tête était couronnée d'une casquette sombre, des lunettes noires couvraient ses yeux. Ses cheveux de jais brillants retombaient sur ses épaules couvertes d'une petite chemise sans manche, entrouverte sur un décolleté pigeonnant.
- Putain c'est une policière sexy, murmura Sexysperma.
- Avec un sacré sexappeal, ajouta Herr.Ektor.
- Je crois qu'elle me fait mouiller devant derrière, susurra FraiseVinyl complétement excitée.
La policière super sexy, s'approchait du jeune homme qui redoublait d'activité en la matant s'avancer vers lui.
- Qu'est ce qu'on fait Sexy? demanda Asthik.
- On attend un peu, de voir ce qu'elle va faire et si on sent qu'elle veut faire foirer notre plan alors on sort de derrières nos poubelles et bites en fer pour la neutraliser.
- Ok, murmurèrent les Vipères.
La policière sexy était maintenant très proche du jeune homme, très très proche. Elles dégaina sa matraque dorée sur laquelle se reflétait la lumière des réverbères. Et le jeune homme s'activait encore un peu plus. Sa matraque n'était pas conventionnelle, c'était en fait un gode Giga +. Elle le fit glisser sur la joue du jeune homme envouté, caressant avec sensualité sa peau imberbe en se rapprochant de ses lèvres entrouvertes. Et le jeune redoubla encore d'activité. Elle planta son regard dans celui du bellâtre qui semblait se perdre dans les limbes. Le gode caressait sa bouche, l'ouvrit un peu plus, puis la pénétra pour jouer avec sa langue, tandis que la policière lui tenait la tête fermement, la main crispée dans ses cheveux, l'obligeant ainsi à engloutir sa matraque en un va et viens langoureux. Le jeune homme gémit la bouche pleine, ses muscles se bandèrent, ses jambes flageolaient, puis il se crispa en un spasme, s'abandonnant à la jouissance.
La policière rit.
- Sortez de vos cachettes, je sais que vous êtes là ! dit la policière d'un ton ferme.
Les Vipères bondirent hors de leurs cachettes respectives et se mirent immédiatement en position d'attaque. Au milieu de la rue, se dressait un tableau digne d'un Western. Le groupe des Vipères, vêtues de noir, faisait face à une policière flanquée d'un jeune homme à moitié nu qui venait de jouir. Comme des ombres immobiles dans la rue enuisée, les Vipères étaient prêtes à affronter une représentante de l'ordre. Dans cette rue, cette nuit là, le silence se fit entendre lourdement et le vent souffla une petite boule de papier hygiénique rose qui roula entre les protagoniste de la scène, sur les pavés humides aux reflets orangés. Dans cette rue où s'engouffraient autrefois les rires sous les porches la nuit, quand les lampadaires, fleurs soleil de l'asphalte, saturaient la rue, au temps où la nuit, la rue était fête de mains liées de doigts secrets, un combat s'annonçait.
- Qui es-tu ? demanda avec vigueur Sexysperma, ce qui brisa le silence comme un verre de whisky dans un bar à Jazz enfumé.
- Mon nom est Girl. Splosh Girl.
Et son nom dégoulina sur les murs des immeubles alentours comme une giclées de sperme.
- Hummm, ça me plait ça, gémit FraiseVinyl.
- Je ne suis pas vraiment policière.
- Ah je me disais aussi que j'avais l'impression de rêver, murmura FraiseVinyl.
- Je suis venue spécialement de Las Vulvas - États du Nid pour vous aider. Vous devez être les Vipères ?
- Oui, intervint Sexysperma qui la tenait en joue avec sa palette de fard à paupière. Comment le sais tu ?
- J'ai lu votre blog et quand j'ai vu votre appel, suite aux meurtres non élucidés, j'ai sauté dans un avion pour venir à Notwin Pinktown.
- Et comment peut on te faire confiance ? demanda Asthik.
- J'ai des révélations à vous faire et vous allez comprendre. Je sais qui est le meurtrier ou plutôt La meurtrière.
Les Vipères étaient pendues à ses lèvres, qu'elle avait très belles d'ailleurs.
- Mais avant, ça serait sympa si vous arrêtiez de pointer sur moi tout vos trucs, genre vos godes et autres palettes de fard à paupières, je me sentirais mieux.
- Je la sens bien, intervint FraiseVinyl. Croyez moi, je vois dans son aura des oreilles de lapin.
Les Vipères, en un regard décidèrent de baisser leur garde pour écouter Splosh Girl.
- Bien, nous t'écoutons, annonça Sexysperma.
- La meurtrière que vous recherchez n'est autre que Lolo Bugatti l'Étouffeuse de Boston.
- Mais … c'est pas possible, elle est morte, il y a bien longtemps, dit Sexysperma sur un ton suspicieux.
- Attends Sexysperma, je comprend rien, intervint Cyprin. Qui c'est cette Lolo Bugatti ?
- Si vous le voulez bien je vais vous expliquer, répondit Splosh Girl.
- Nous t'écoutons, affirma Sexysperma.
- Voici son histoire...
Splosh Girl raconta alors avec douceur le funeste destin de Lolo Bugatti.

Interlude Lolo Bugatti

Lolo Bugatti fut une femme triste qui avait porté beaucoup de lourds secrets. Elle avait, dans son enfance, été témoin de scènes traumatisantes qui avaient marqué sa psyché au fer rouge et qui allaient orienter toute son existence vers un but inatteignable. Elle se souvenait du jour où son père s'était servi pour la énième fois, de sa mère comme planche à repasser pour défroisser ses précieuses chemises à jabot des années 70. Il la maltraitait régulièrement en la transformant en mobilier et la petit Lolo, qui s'appelait en fait Lola en ces temps là, souffrait de voir sa mère servir de table, de chaise, de chauffe plat, de four et surtout de planche à repasser. Quand on demande à un meuble de l'aide pour faire ses devoirs, il ne se passe rien. C'est que vivait tous les jours la petite Lola.
Mais l'objet qui la traumatisa le plus, restait la planche à repasser certainement car c'était celui qui niait le plus la féminité de sa mère. A six ans, elle s'est alors jurée d'avoir une poitrine énorme qui empêcherait tout homme de la prendre pour une planche à repasser.

En grandissant Lola, bien qu'aillant une intelligence supérieure à la moyenne, se détourna de l'école et se concentra vers une autre voie. Elle avait très vite compris l'attrait qu'elle pouvait exercer sur la gente masculine et l'intérêt qu'elle avait à lui laisser croire qu'elle était plus idiote qu'elle ne l'était réellement. De rencontre en rencontre Lola ne perdait pas de vue son but : la quête de son image. Elle se maria et entama une carrière d'actrice qui la mena des clubs de striptease au porno. De cachets en cachets sa poitrine avait augmenté, son visage avait changé, elle était devenue Lolo Bugatti en référence aux pare-chocs rutilants de la célèbre marque d'automobile. Elle avait atteint son but tout en s’apercevant que ce n'était pas une fin. Et la fin fût aussi brutale qu’inattendue.

Lolo Bugatti mourut sans que l'on sache vraiment pourquoi alors qu'elle suivait une psychanalyse. Mais une chose était sûre, des années après sa mort et après la mort de son mari, son fantôme se manifesta en réalisant une série de meurtres inexpliqués à Boston. Inexpliqués car la police n'a jamais voulu réaliser de communiqué de presse officiel et claire à ce sujet, craignant d'être pris pour des illuminés.

Son fantôme fût formellement identifié par une jeune fille qui disait même lui avoir parler. Elle pût dire aux policiers comment Lolo B. procédait. Elle fût enfermée, mais après quelques jours et une enquête scrupuleuse, la police ne trouva rien à redire à l'adolescente, dont tous les alibis concordaient avec ses déclarations. Les policiers durent donc l'écouter et prendre partiellement et en tapant avec deux doigts, sa déposition. Lolo avait parlé avec la jeune fille alors qu'elle s'apprêtait à faire sa 27ème victime. La jeune fille les avait surpris sous son porche alors qu'elle rentrait chez elle. Son arrivée avait perturbé Lolo et sa proie, et toutes deux avait comme repris leurs esprits. L'homme s'enfuit à toute jambe et Lolo fît face à la jeune fille en lui disant : « Je ne veux pas que tu voies ça ! » et son spectre disparût en se désintégrant dans l'espace. La jeune fille comprit que ce qui venait de se passer là, la lierait à cette femme car elle avait ressentie sa peine et savait que tant que celle-ci ne se serait pas apaisée, le spectre reviendrait pour tuer car c'était la seule issue envisageable. Les journaux à scandale s'étaient emparés de l'affaire et avait donné le sobriquet de l'Étouffeuse de Boston au spectre de Lolo Bugatti.

Comment Lolo Bugatti tuait-elle ?
Elle charmait les hommes au hasard, les nuits de lune noire de préférence, dans un coin sombre, d'une voix suave, dans l'ombre elle les invitait à se perdre dans son décolleté. Les hommes ne pouvaient s'empêcher alors de fourrer leur tête dans l'interstice mammaire offert, jusqu'à se faire étouffer tout en jouissant jusqu'à la mort comme une variante macabre de cinépimastie*, sauf pour les homosexuels qui devenaient automatiquement ses amis, mais ne cherchant pas à se faire des amis, Lolo faisait attention à choisir des hétérosexuels et pour cela elle avait le flair.

*Cinépimastie : en grec, mot à mot, mouvement entre les seins, qui illustre une séquence de frottement de la verge dans le sillon mammaire. L’analogie anatomique entre cette fente charnue et la zone vulvaire est chez l’homme d’un poids considérable, responsable des mille stratagèmes féminins tendant à l’exhiber. Sexuellement la pratique est connue de tous temps, comme alternative au coït lorsqu’une virginité se doit d’être respectée, ou en l’absence de contraception (définition du site sante.planete). Bref la cinépimastie ou mazophallation est aussi appelée branlette espagnole (allez savoir pourquoi espagnole).

- Lolo Bugatti était ma tata, ajouta Splosh Girl avec un sourire triste après avoir raconté l'histoire de Lolo B.

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