Les Vipères et Lolo B.
XI.

Dans les rues humides de Notwin Pinktown, trainait un jeune homme blond bien fait de sa personne. Il déambulait nonchalamment sur les pavés glissants, l'air peu inquiet voire même un peu benêt. Il était habillé d'un jean noir serré qui le moulait de partout et d'un t-shirt saillant. Un peu plus loin derrière lui, des ombres bougeaient, c'était les Vipères vêtues de noir, qui se déplaçaient très rapidement pour se cacher dans l'ombre du mobilier urbain, un réverbère ou une bite en fer faisaient l'affaire. Elles s'étaient équipées de petits micros qui étaient attachés à leurs oreilles, comme ceux qu'utilise Brithenay lors de ses concerts, pour pouvoir communiquer sans se faire repérer. Il faisait bon cette nuit là. Il avait arrêter de pleuvoir sur Notwin Pinktown depuis quelques jours et la saison de la décrue s'annonçait. L'humidité serait encore beaucoup présente dans les semaines à venir mais le centre de la ville se dessècherait progressivement tuant les mycoses qui l'assaillaient pour laisser la place aux pigeons carnivores qui avaient résisté à la saison des pluies.

Le jeune homme marchait donc tranquillement en se trémoussant légèrement quand sa main se mit à glisser le long de son pantalon.
- Mais, il est en train de se toucher, chuchota Sexysperma qui était cachée derrière une poubelle.
- Je crois qu'il se branle en marchant, chuchota à son tour Herr.Ektor qui était caché derrière le réverbère à côté de la poubelle.
- Asthik arrête ça tout de suite, ordonna, à voix basse, Sexysperma à Asthik.
Celui-ci était caché derrière une bite en fer, comme par hasard, et ne semblait pas entendre la voix de sa complice. Il semblait même hypnotisé par le spectacle du jeune homme en chaleur.
- Je crois qu'il ne t'entend pas, souffla Herr.Ektor.
- Je vais devoir y aller. Herr.Ektor couvre mes arrières ! On ne sait jamais, murmura Sexysperma.
- Comment veux-tu que je te couvre le derrière ?
- Non, mes arrières.
- Ah, OK, pour ça pas de problème.
En un bon aussi prompt que celui d'un chat en pleine chasse, Sexysperma, se trouva juste derrière Asthik.
- Asthik, fais le arrêter !
- Pourquoi ? C'est quand même pas tous les jours qu'un beau mec nous offre un show pareille en pleine rue.
- Oui d'accord mais tu crois pas que ça va faire échouer notre plan.
- Non pas du tout, au contraire, je pense que cela ne peut le faire que réussir. Je suis sûr que l'énergie sexuelle qu'il dégage va attirer notre meurtrier.
- Bon ok, On fait un essai, mais si dans 15 min, il ne se passe rien tu lui commandes de remettre son t-shirt et de remballer le tout. Je ne voudrais pas que cela attire la police.
Le jeune homme était en effet maintenant torse nu, la braguette entrouverte. Il avait cessé de marcher et s'était appuyé dos à un réverbère. Ses mains parcouraient son torse musclé, caressant avec application ses formes et glissaient assez souvent sur son entrejambe. Il affichait une expression de plaisir non dissimulé en se palpant langoureusement. Les tétons pointés et le jean bombé, il se laissait aller dans la rue humide et peu éclairée.

Au fond de la rue, une silhouette apparue.

Interlude

Il est dit à un moment dans cette histoire que Sexysperma fit « un bon aussi prompt que celui d'un chat ». Je tiens à revenir sur cette expression qui me paraît complétement galvaudé et rétablir la vérité. En effet, Sexysperma ne peut bondir comme un chat puisqu'elle est humaine, ou mi-dauphin mi-humaine, je ne sais plus trop et cela n'a pas vraiment d'importance. Étant donc humaine, ou quelque chose s'en rapprochant, elle ne peut avoir une agilité aussi bonne que celle d'un chat, puisque moi même étant un chat et par là même occasion Dieu et donc à l'origine de tout, je peux affirmer qu'elle ne bondit point comme un félin mais simplement un peu mieux que la plupart des humains balourds qui ne savent pas utiliser leurs corps de façon intelligente. Témoin de la scène, je peux vous dire qu'avec mes yeux de chats qui me permettent de voir une quantité d'images à la seconde nettement supérieure à celle d'un humain, que le spectacle était tout autre. J'ai vu une espèce de forme sauter en agitant les bras mollement, comme si cela servait à quelque chose, et retomber de façon malhabile derrière un élément du décor. Mais les humains n'y voient rien, trop limités par leurs sens étriqués. De toute manière, ils sont mes jouets, ils ne savent pas que je suis toujours près d'eux et que je les fait agir à ma guise quand j'en ai besoin, et il vaut mieux qu'ils restent dans une ignorance de tout cela, ignorance que j'ai crée en manipulant leurs psychés pour qu'ils me voient comme un « simple » chat. Pas facile de manipuler leur inconscient qui me voit tel que je suis, par contre j'ai pu leur façonner un surmoi à ma mesure. Ainsi, ils acceptent leur condition sans s'en rendre compte, se satisfaisant d'une vision altérée qu'ils s'accordent à définir comme la réalité voire la fatalité. Voilà la vérité !

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