Les Vipères et la baguette de virginité
II.

Comme tous les matins, Sexysperma allait chercher son pain à la boulangerie « La Flûte Épaisse ». Ce n’était pas vraiment pratique de s’y rendre. Il fallait traverser la place aux putes en sautillant sur la pointes de pieds, car elles dormaient en boule dans leurs manteaux de fourrure, épuisées par leur dur labeur de la nuit. Ensuite, il fallait traverser une  grosse artère de la ville en évitant de se faire écraser comme une plaque de cholestérol. Malgré les dangers, le jeu en valait la chandelle, le boulanger était particulièrement séduisant dans son marcel blanc moulant qui laissait apparaître ses muscles bandés, tachés de farine de blé et d’orge, dessinés par l’effort quotidien du pétrissage de la pâte. C’était un beau spécimen, grand et brun avec une voix suave et un regard où régnaient les ténèbres.
Sexysperma faisait la queue se laissant aller à des rêveries sexuelles. Elle avançait petit à petit sans s’en rendre compte, perdue dans ses pensées, son arrivée au comptoir la fît atterrir de son état extatique.

- Vous désirez, mademoiselle ? demanda le boulanger aux muscles saillants, d’une voix tendre.

- Mettez-moi une flûte bien épaisse, répondit Sexysperma comme chaque matin, le regard en coin, un petit sourire sexy aux lèvres.

- Vous la voulez bien ferme comme d’habitude, je suppose, rétorqua le boulanger en se penchant à son oreille.
- Bien sûr, répondit Sexysperma, le regard embué de désir.

Le boulanger se tourna, tendit doucement le bras vers le présentoir à pain en faisant jouer ses triceps et tâta avec délicatesse plusieurs flûtes bien épaisses jusqu’à ce qu’il trouve celle qui convenait. Sexysperma se délectait de la vue de dos du boulanger qui avait un petit short, sous son tablier, tout aussi blanc et moulant que son Marcel. Quel bonheur ce pain quotidien qui pardonne nos offenses mais pas à ceux qui nous ont offensé, qui nous soumet à la tentation et ne nous délivre pas du mâle, se dit Sexysperma d’humeur religieuse. Elle paya en silence, sans lâcher du regard le boulanger sexy et partit sans se retourner.

Elle faisait le chemin du retour, le sourire aux lèvres en pensant à sa journée qui commençait bien et à la soirée qui était organisée pour offrir le mystérieux cadeau que Cyprin et L’homoover avait dégoté pour Asthik ; quand son attention fût attirée, au détour d’une rue, par une petite devanture rouge d’une boutique qu’elle n’avait jamais remarquée auparavant. Étrange, elle ne semblait pas être enregistrée sur les cartes des O.T.C. Il n’en fallu pas plus pour que Sexysperma décide de s’en approcher.

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